Général
Dans cette rubrique vous trouverez de l’information au sujet de divers troubles qui peuvent amener à consulter.
Néanmoins, ces catégories ne sont qu’un échantillon de la forme que peut prendre la souffrance psychique. Il est possible que vous ressentiez un mal-être sans que cela corresponde à une étiquette spécifique de trouble psychique. En guise d’exemple, vous pouvez souffrir d’une estime de soi fragile, de difficultés dans vos relations avec les autres, ou encore de difficultés au niveau de la gestion de la colère…
Dans ce cadre là, il peut aussi être tout à fait judicieux de consulter un thérapeute TCC si vous ressentez le besoin d’être aidé, puisque la première étape de la prise en charge sera d’évaluer et d’analyser vos difficultés avec un angle de vue TCC afin de vous proposer ensuite des stratégies pertinentes.
Pour plus de précisions :
La dépression
On peut souvent entendre dire au quotidien qu’un personne ou que nous-mêmes sommes déprimés. Cependant, la dépression est une maladie qui surpasse un simple état de tristesse. On parle plus précisément d’épisode dépressif majeur (EDM) quand on fait référence à un état pathologique. Pour parler d’EDM, plusieurs critères doivent être présent depuis au moins quinze jours, tels qu’une humeur triste et morose, une perte d’énergie, une perte d’envie ou de plaisir, des difficultés à se concentrer, des idées de culpabilité excessive…
Contrairement à certaines idées reçues, la dépression n’est pas liée à un « manque de volonté ». Les personnes qui se retrouvent dans cet état éprouvent une réelle souffrance, parfois mal comprise de l’entourage qui peut justement demander au sujet en dépression de « se ressaisir » ou « de faire un effort ». Ce discours est bien souvent vécu comme culpabilisant et ne vient que renforcer le sentiment d’impuissance et de dévalorisation d’une personne qui souffre d’un EDM.
D’après les données de l’INPES, 7,5% de la population des 15-85 ans a connu un épisode dépressif majeur au cours des 12 derniers mois, pour l’année 2010 (Baromètre Santé 2010). Ce taux se révèle stable depuis 2005. De plus, les femmes sont deux fois plus touchées en comparaison avec les hommes. L’OMS estime à 350 millions le nombre d’individus souffrant de dépression à travers le monde.
La prise en charge de la dépression en TCC se concentre d’une part sur le fait de retrouver certaines sources de plaisir et un dynamisme dans son quotidien (activation comportementale), d’autre part sur le travail sur les pensées dépressogènes (vision négative de soi, du monde et de l’avenir) qui viennent renforcer les sentiments de tristesse et de découragement.

Pour aller plus loin :
- Brochure Psycom sur la dépression : Troubles-depressifs-12-16_Web
- Brochure Inpes sur la dépression : http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1057.pdf
- Baromètre Santé de l’INPES : http://inpes.santepubliquefrance.fr/Barometres/barometre-sante-2010/pdf/SH-depression.pdf
- Site d’information : http://www.info-depression.fr/
- Recommandations de la Haute Autorité de Santé pour la prise en charge des troubles dépressifs : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-05/note_cadrage_episode_depressif_premier_recours_-version_validee_par_le_college_-_mai_2014.pdf
Les troubles anxieux
L’anxiété est une émotion que l’on retrouve au cœur de différentes problématiques. Plusieurs vous sont présentées ci-dessous bien que la liste ne soit pas complète. Les TCC permettent de prendre en charge ces difficultés par le recours à diverses techniques (exercice de relaxation, travail cognitif sur le développement de pensées alternatives, exposition notamment dans les phobies, travail sur la communication..). Cette variété de technique est employée en fonction des difficultés présentées. En d’autres termes, c’est l’étape d’analyse de vos difficultés qui permettra au thérapeute de vous proposer une stratégie adaptée.



La gestion du stress
Nous ressentons tous du stress en fonction du contexte dans lequel nous sommes et des événements qui surviennent. Ce stress sera d’une intensité et d’une fréquence variables selon le type d’événement, selon notre tempérament, nos capacités de gestion ou encore le soutien social dont nous disposons. Sans que cela corresponde à un trouble psychopathologique spécifique, il est possible de travailler sur vos capacités de gestion du stress si vous vous sentez facilement débordé. Le but de ce type de travail n’est pas de supprimer le stress (ce qui n’est ni un objectif réaliste ni souhaitable) mais plutôt de faire en sorte qu’il ait un retentissement limité sur vous et votre bien-être.
Le trouble panique
Il arrive que l’on soit parfois submergé par l’angoisse au point de faire ce que l’on appelle des attaques de panique. Ce sont des montées d’angoisses, en général plutôt brèves, qui s’accompagnent de diverses sensations physiologiques désagréables telles que le cœur qui s’accélère, des vertiges, l’impression de ne plus pouvoir respirer, des bouffées de chaleur ou au contraire des frissons, l’impression qu’on va s’évanouir, mourir, ou encore devenir fou. Survient alors la peur de refaire une autre crise, ce qui peut conduire au fait d’éviter des situations, perçues par la personne comme pouvant être « à risque de faire une crise ». On parle alors de trouble panique et d’agoraphobie (évitement de certains espaces/ situations).
Les phobies spécifiques
On parle de phobie lorsque qu’une peur forte est ressentie face à un stimulus précis, ce qui conduit souvent à un évitement de ce stimulus. La peur ressentie apparaît comme disproportionnée par rapport au danger réel que représente le stimulus. Le stimulus peut être un animal, insecte, un objet quelconque, les hauteurs, ou encore des situations (comme le fait de prendre l’avion ou de vomir par exemple)…
La phobie sociale
La phobie sociale repose sur les mêmes mécanismes qu’une phobie classique, à la différence que l’objet qui génère l’anxiété concerne les relations aux autres. La phobie sociale peut donc se manifester dans de multiples contextes : le fait d’accomplir une action banale sous le regard d’autrui (marcher, manger…), le fait de rentrer en communication avec les autres, le fait d’accomplir une performance devant les autres (faire un exposé par exemple)… Toutes ces situations peuvent générer une peur importante ou un malaise, qui découle souvent de la peur d’être jugé négativement par les autres. La phobie sociale peut être très invalidante puisqu’à l’inverse d’une phobie spécifique (des araignées par exemple), il est difficile d’éviter tout contact avec les autres dans notre société.
Enfin, il convient de distinguer la phobie sociale et la timidité. L’intensité de l’anxiété ressentie peut servir de premier repère. De plus, une personne timide aura malgré tout envie de nouer contact avec les autres et son anxiété première pourra rapidement s’atténuer si elle est mise en confiance ou rassurée par des personnes bienveillantes. Une personne souffrant de phobie sociale quant à elle verra difficilement son niveau d’angoisse diminuer, même si on tente de la rassurer, et préférera écourter la situation sociale.
Les tocs
Les Troubles Obsessionnels Compulsifs se caractérisent par des pensées déplaisantes (obsessions) qui font irruption, de façon récurrente, dans l’esprit de la personne et qui vont générer de l’angoisse. La personne va alors essayer de lutter ou faire un effort pour contrer ces obsessions. On trouve différents thèmes tels que penser que l’on est sale, la peur d’attraper une maladie, le fait de douter d’avoir fait certaines choses, ou encore le fait de penser que l’on va faire du mal à quelqu’un ou à soi-même. Dans ces derniers cas, il faut préciser que l’on ne parle pas de quelqu’un qui serait déprimé et aurait des idées noires ; une personne souffrant d’un TOC peut avoir des pensées sur le fait de se faire du mal sans avoir aucune envie suicidaire, ces pensées vont s’imposer à elle sans qu’elle comprenne pourquoi.
En réaction à ces pensées angoissantes, la personne peut mettre en place des rituels dans le but de diminuer l’anxiété. On parle alors de compulsions. Cela peut consister en se laver les mains, vérifier plusieurs fois quelque chose, faire des choses dans un certain ordre, compter, ou se répéter des choses dans sa tête. Ces actions sont généralement répétées un nombre de fois précis et deviennent envahissantes dans la vie du sujet.
On peut parler de TOC pour quelqu’un qui aurait des obsessions et / ou des compulsions.
Quelques chiffres
Une étude internationale publiée en 2005 était destinée à estimer le nombre de personne souffrant de troubles psychiques dans une population. Elle a révélé qu’en France, au cours de leur vie :
- 3% de la population souffre de trouble panique
- 1,8% souffre d’agoraphobie
- 4,7% souffre de phobie sociale
- 11,6% souffre de phobies spécifiques
D’après une autre étude, les Tocs concernent environ 2% de la population française.
Enfin, les femmes semblent plus touchées par les troubles anxieux que les hommes.
Sources :
- Haute Autorité de Santé, Rapport 2004 « Troubles obsessionnels compulsifs résistants : prise en charge et place de la neurochirurgie fonctionnelle »
- Prévalence et comorbidité des troubles psychiatriques dans la population générale française : résultats de l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/ (ESEMeD) – J.-P. Lépine. L’encéphale. 2005. Vol 31(2), 182-94
Pour aller plus loin
Site d’information sur les troubles anxieux et la dépression : AFTAD
Site d’information sur les tocs : AFTOC
Recommandations de la haute Autorité de Santé pour la prise en charge des troubles anxieux : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/guide_medecin_troubles_anxieux.pdf
Brochure d’information sur les troubles anxieux : Troubles_anxieux_et_phobiques-12-16_Web
Les addictions
Quand la consommation d’un produit, ou le recours à un comportement, dépasse la simple notion de plaisir et devient la source de conséquences négatives (familiales, sanitaires, sociales, professionnelles…), il est pertinent de se poser la question de l’addiction. D’autres critères sont à prendre en compte pour parler d’addiction, tels que le besoin d’augmenter la fréquence ou la quantité du produit, ou encore le fait d’être préoccupé par sa consommation, ou de vouloir la diminuer sans y parvenir…
On peut parler d’addiction :
- à un produit (tabac, alcool, cannabis, médicaments…)
- à un comportement (jeux de hasard et d’argent, nourriture, jeux vidéo, usage des réseaux sociaux…)




La prise en charge d’une addiction comporte divers volets :
- l’évaluation de la consommation/ du comportement problématique et un travail sur la motivation au changement
- une analyse des déclencheurs susceptibles de créer une envie de consommer / recourir au comportement
- un travail sur les stratégies à mettre en place pour gérer ces envies
Quelques chiffres :
- D’après l’OFDT, en 2014, 13,3 millions de personnes sont des fumeurs quotidiens parmi la population française âgée de 18 à 75 ans. Cela concerne 33% des hommes et 25% des femmes. En 2010, le nombre de décès attribués au tabagisme a été estimé à 78000. Rappelons que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France.
- En 2014, parmi les 18-75 ans, 39% des français(e)s ont déclaré consommer de l‘alcool au moins une fois par semaine (mais pas tous les jours), tandis que 10% ont déclaré boire de façon quotidienne. 31% des sujets apparaissent comme des « buveurs à risque ponctuel » et 8% comme des « buveurs à risque chronique » d’après l’utilisation du questionnaire Audit-C.
- La proportion de consommation régulière de cannabis, en France en 2014, est estimée à 3%. Une consommation régulière est définie comme au moins dix usages dans les trente derniers jours. La consommation de cannabis touche davantage les populations les plus jeunes et diminue avec l’âge. 2,2% de la population française âgée de 18 à 75 ans semble concernée par un usage problématique de cannabis.
Source : http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxfbv3.pdf
Pour aller plus loin :
Brochure sur les addictions : troublesAddictifs_12-16_Web
Pour faire le point sur sa consommation d’alcool : guide alcool
Guide pour arrêter de fumer : guide arret tabac
Un site très complet sur les addictions, destiné aux usagers comme aux professionnels : https://www.addictaide.fr/
Le syndrome de stress post-traumatique
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) fait référence à un ensemble de manifestations qui surviennent suite à un évènement traumatique, c’est-à-dire un évènement où notre intégrité physique et / ou psychique est menacée, mise en danger. Ce sont des évènements qui font une rupture brutale avec le quotidien et viennent généralement remettre complètement en question nos représentations sur qui nous sommes, comment nous percevons le monde et les autres. En guise d’exemple, les évènements traumatiques peuvent être des agressions, des accidents, des viols, des catastrophes naturelles, des attentats… Il suffit parfois de ne pas avoir subi soi-même l’évènement mais d’en avoir été témoin pour développer par la suite un SSPT.

A la suite d’un évènement traumatique, il est fréquent de présenter certaines des manifestations présentées ci-dessous, car le corps et le cerveau ont besoin de temps pour se réadapter. Néanmoins, lorsque ces manifestations s’installent (on se base souvent sur une durée d’un mois) et entrainent une souffrance marquée, on peut alors parler de SSPT. Enfin, ces symptômes peuvent parfois se manifester dans un temps différé après l’évènement et non pas dans les jours qui suivent.
Voici quelques manifestations dont souffrent les personnes présentant un SSPT :
- un haut degré d’angoisse quasi permanent, qui s’accompagne d’un phénomène d’hypervigilance (être toujours sur le qui-vive), comme si un nouveau danger pouvait survenir à n’importe quel instant. Ces manifestations peuvent déboucher sur un épuisement moral et physique intense. Il arrive que des consommations de produits (alcool, cannabis, anxiolytiques…) deviennent récurrentes chez certaines personnes dans ce contexte, car elles apparaissent comme un moyen efficace à court terme de les soulager de cette angoisse omniprésente.
- des souvenirs de l’évènement qui s’imposent à la personne (flashbacks) ou des cauchemars récurrents
- L’humeur peut être fluctuante et marquée par des pics émotionnels autres que de l’angoisse (irritabilité, colère, culpabilité…)
- la mise en place d’évitements (de situations, de lieu, de personnes…) qui deviennent massifs afin de se protéger et de ne pas se retrouver confronté(é) à une nouvelle menace. Ces évitements peuvent amener la personne à se retrouver complètement isolée et ne plus sortir de chez elle lorsque l’angoisse est extrême.
La prise en charge comportementale et cognitive du SSPT vise à permettre à la personne de retrouver une autonomie (en travaillant par exemple sur les évitements), d’aborder des stratégies aidant à la gestion de l’angoisse et de favoriser « l’intégration » de l’évènement traumatique. L’intégration implique que cet évènement ne soit plus ce qui régit la vie de la personne (qui se doit d’être hypervigilante pour se protéger, en lutte permanente contre l’angoisse etc), qu’il puisse être regardé comme un évènement certes très douloureux, sans que cela empêche se réinvestir dans ce qui est important pour elle.
