L’anxiété est une émotion que l’on retrouve au cœur de différentes problématiques. Plusieurs vous sont présentées ci-dessous bien que la liste ne soit pas complète. Les TCC permettent de prendre en charge ces difficultés par le recours à diverses techniques (exercice de relaxation, travail cognitif sur le développement de pensées alternatives, exposition notamment dans les phobies, travail sur la communication..). Cette variété de technique est employée en fonction des difficultés présentées. En d’autres termes, c’est l’étape d’analyse de vos difficultés qui permettra au thérapeute de vous proposer une stratégie adaptée.



La gestion du stress
Nous ressentons tous du stress en fonction du contexte dans lequel nous sommes et des événements qui surviennent. Ce stress sera d’une intensité et d’une fréquence variables selon le type d’événement, selon notre tempérament, nos capacités de gestion ou encore le soutien social dont nous disposons. Sans que cela corresponde à un trouble psychopathologique spécifique, il est possible de travailler sur vos capacités de gestion du stress si vous vous sentez facilement débordé. Le but de ce type de travail n’est pas de supprimer le stress (ce qui n’est ni un objectif réaliste ni souhaitable) mais plutôt de faire en sorte qu’il ait un retentissement limité sur vous et votre bien-être.
Le trouble panique
Il arrive que l’on soit parfois submergé par l’angoisse au point de faire ce que l’on appelle des attaques de panique. Ce sont des montées d’angoisses, en général plutôt brèves, qui s’accompagnent de diverses sensations physiologiques désagréables telles que le cœur qui s’accélère, des vertiges, l’impression de ne plus pouvoir respirer, des bouffées de chaleur ou au contraire des frissons, l’impression qu’on va s’évanouir, mourir, ou encore devenir fou. Survient alors la peur de refaire une autre crise, ce qui peut conduire au fait d’éviter des situations, perçues par la personne comme pouvant être « à risque de faire une crise ». On parle alors de trouble panique et d’agoraphobie (évitement de certains espaces/ situations).
Les phobies spécifiques
On parle de phobie lorsque qu’une peur forte est ressentie face à un stimulus précis, ce qui conduit souvent à un évitement de ce stimulus. La peur ressentie apparaît comme disproportionnée par rapport au danger réel que représente le stimulus. Le stimulus peut être un animal, insecte, un objet quelconque, les hauteurs, ou encore des situations (comme le fait de prendre l’avion ou de vomir par exemple)…
La phobie sociale
La phobie sociale repose sur les mêmes mécanismes qu’une phobie classique, à la différence que l’objet qui génère l’anxiété concerne les relations aux autres. La phobie sociale peut donc se manifester dans de multiples contextes : le fait d’accomplir une action banale sous le regard d’autrui (marcher, manger…), le fait de rentrer en communication avec les autres, le fait d’accomplir une performance devant les autres (faire un exposé par exemple)… Toutes ces situations peuvent générer une peur importante ou un malaise, qui découle souvent de la peur d’être jugé négativement par les autres. La phobie sociale peut être très invalidante puisqu’à l’inverse d’une phobie spécifique (des araignées par exemple), il est difficile d’éviter tout contact avec les autres dans notre société.
Enfin, il convient de distinguer la phobie sociale et la timidité. L’intensité de l’anxiété ressentie peut servir de premier repère. De plus, une personne timide aura malgré tout envie de nouer contact avec les autres et son anxiété première pourra rapidement s’atténuer si elle est mise en confiance ou rassurée par des personnes bienveillantes. Une personne souffrant de phobie sociale quant à elle verra difficilement son niveau d’angoisse diminuer, même si on tente de la rassurer, et préférera écourter la situation sociale.
Les tocs
Les Troubles Obsessionnels Compulsifs se caractérisent par des pensées déplaisantes (obsessions) qui font irruption, de façon récurrente, dans l’esprit de la personne et qui vont générer de l’angoisse. La personne va alors essayer de lutter ou faire un effort pour contrer ces obsessions. On trouve différents thèmes tels que penser que l’on est sale, la peur d’attraper une maladie, le fait de douter d’avoir fait certaines choses, ou encore le fait de penser que l’on va faire du mal à quelqu’un ou à soi-même. Dans ces derniers cas, il faut préciser que l’on ne parle pas de quelqu’un qui serait déprimé et aurait des idées noires ; une personne souffrant d’un TOC peut avoir des pensées sur le fait de se faire du mal sans avoir aucune envie suicidaire, ces pensées vont s’imposer à elle sans qu’elle comprenne pourquoi.
En réaction à ces pensées angoissantes, la personne peut mettre en place des rituels dans le but de diminuer l’anxiété. On parle alors de compulsions. Cela peut consister en se laver les mains, vérifier plusieurs fois quelque chose, faire des choses dans un certain ordre, compter, ou se répéter des choses dans sa tête. Ces actions sont généralement répétées un nombre de fois précis et deviennent envahissantes dans la vie du sujet.
On peut parler de TOC pour quelqu’un qui aurait des obsessions et / ou des compulsions.
Quelques chiffres
Une étude internationale publiée en 2005 était destinée à estimer le nombre de personne souffrant de troubles psychiques dans une population. Elle a révélé qu’en France, au cours de leur vie :
- 3% de la population souffre de trouble panique
- 1,8% souffre d’agoraphobie
- 4,7% souffre de phobie sociale
- 11,6% souffre de phobies spécifiques
D’après une autre étude, les Tocs concernent environ 2% de la population française.
Enfin, les femmes semblent plus touchées par les troubles anxieux que les hommes.
Sources :
- Haute Autorité de Santé, Rapport 2004 « Troubles obsessionnels compulsifs résistants : prise en charge et place de la neurochirurgie fonctionnelle »
- Prévalence et comorbidité des troubles psychiatriques dans la population générale française : résultats de l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/ (ESEMeD) – J.-P. Lépine. L’encéphale. 2005. Vol 31(2), 182-94
Pour aller plus loin
Site d’information sur les troubles anxieux et la dépression : AFTAD
Site d’information sur les tocs : AFTOC
Recommandations de la haute Autorité de Santé pour la prise en charge des troubles anxieux : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/guide_medecin_troubles_anxieux.pdf
Brochure d’information sur les troubles anxieux : Troubles_anxieux_et_phobiques-12-16_Web